Carnet de bord – septembre 2021

Le 4 août dernier, au Cirque Electrique à Paris, c’était le 37ème et dernier jour de tournage du film, et le terme de 4 ans de prises de vues…
Quelle émotion de tourner enfin cette scène de la loge avec notre cher Denis Lavant en Clown Triste,
de tourner enfin cette scène de funambulisme, avec notre cher Hervé sur le câble faisant sa propre cascade, et Oliver sa doublure bienveillante,
de tourner enfin le dernier plan sous le chapiteau du cirque où commencera le film, et de prononcer enfin les mots « fin de tournage » !
C’était une joie franche, entière, de ces joies pour lesquelles on vit et on entreprend mille travaux, de ces joies qui vous délivrent, de vous-même, de votre passé, de votre histoire, et qui vous collent au présent où tout est à sa place, juste et harmonieux…
Qu’il a fallu tenir bon pour goûter cette petite récompense. En écrivant ces mots, je ne peux m’empêcher de penser à la longue liste de tous les obstacles matériels qui se sont présentés à nous, et qui auraient pu faire que nous ne réussissions pas. Je crois que c’est la force du groupe qui a permis cet impossible : je n’ai pas seulement eu une équipe autour de moi, une équipe compétente, investie, passionnée, mais aussi un collectif de pensée positive qui veut que le film existe. Et désormais, il existe.
Délivrance donc, excitation aussi,
excitation de rentrer bientôt en montage et d’entamer ce nouveau cycle d’écriture,
excitation de jouir de la liberté que nous nous sommes donnée de fabriquer ce film sans contraintes extérieures, sans interférences.
Non pas pour être hors-sol, coupé,
mais au contraire pour être relié le plus possible à ce qui fait sens artistiquement, à ce qui reste en profondeur lorsque le désir de paraître n’est plus un sujet, lorsque l’on s’est affranchi de l’obligation de rendre des comptes,
et que seule reste sur la table de travail la responsabilité de l’artiste.